Pour mettre les idées en commun, animer et rendre les réunions plus efficaces, une start-up parisienne a développé des outils interactifs qui cartonnent.
Vous la redoutez, vous tentez même parfois de l’esquiver mais elle revient, semaine après semaine, comme un rituel obligatoire. Dans les entreprises, les réunions, qui virent parfois à la réunionite, peuvent rapidement tourner au calvaire.
Un cadre français passerait même en moyenne 27 jours par an en réunion. Un chiffre à faire pâlir toute personne normalement constituée. Une start-up, lancée il y a deux ans à Paris, propose de s’attaquer à ce phénomène. Son nom ? Sparkup (déclencher, faire jaillir en anglais), une PME d’une vingtaine de salariés créée en 2017, installée dans le quartier de la Bastille à Paris (11e) et qui vient même d’ouvrir des filiales au Japon et aux États-Unis.
Cette entreprise, qui travaille avec de grands groupes comme Coca-Cola, Nissan ou Thales mais aussi avec des PME et des coachs indépendants propose des activités ludiques pour égayer les réunions en entreprises, amorcer la discussion entre collègues… et vous sortir, au passage, de la torpeur générale.
Nuage de mots
« Nous vivons aujourd’hui dans un monde ultra-connecté mais paradoxalement, les gens ne se sont jamais sentis aussi seuls au travail, on ne parle plus à son voisin ! », explique Vincent Bruneau, 38 ans, fondateur de Sparkup et lui-même ancien magicien professionnel. Lui a notamment pour objectif de bouleverser le cours naturel des réunions de travail.
« Chacun a son rôle dans l’équipe, donc ce sont toujours les mêmes qui râlent, toujours les mêmes qui prennent la parole, toujours les mêmes qui écoutent », poursuit-il. D’où l’intérêt d’organiser des petites activités via une plate-forme interactive. Chacun, devant son écran de téléphone portable, peut participer à travers des quiz, du brainstorming collectif, des votes sur des idées qui se transforment en nuages de mots projetés dans la salle de réunion et qui incitent chacun à participer.
L'appel du Japon
De plus, cet outil, crée à l’ère du télétravail, facilite la tenue de réunions auxquelles participent des collègues éparpillés sur différents sites partout en France. À L’INTS (Institut national de la transfusion sanguine), où l’outil de Sparkup est utilisé depuis plusieurs mois, les méthodes de travail ont ainsi été dépoussiérées.
« Nous nous servons d’un système de buzzer sur téléphone. La première personne qui appuie se retrouve avec son visage affiché à l’écran de la salle de réunion, explique Anne-Lise Baudier, chargée de formation à l’INTS. Cela nous permet d’animer les réunions et de faire connaissance. Tout de suite, les gens se mettent à parler entre eux, même s’ils ne se connaissent pas, ce qui est souvent le cas », poursuit-elle.
Cerise sur le gâteau, Sparkup s’exporte et connaît actuellement un franc succès au pays du soleil levant. « D’ici 2019, 60 % de la croissance de Sparkup se fera au Japon », prédit Vincent Bruneau, qui explique ce résultat par le besoin grandissant, dans les entreprises japonaises, de s’inspirer de modèles occidentaux. « La hiérarchie y est très pyramidale et la culture veut que tout le monde soit d’accord. C’est une pratique managériale qu’ils appellent le Ringi. » Au total, 500 000 salariés s’en serviraient aujourd’hui dans pas moins de 47 pays.